Les données scientifiques sont claires : la multiplication des parcs marins sera bénéfique aux espèces, et à nos océans

Une nouvelle initiative de Pew et Bertarelli vise à créer 6 nouvelles réserves dans le monde d'ici 2022

Les données scientifiques sont claires : la multiplication des parcs marins sera bénéfique aux espèces, et à nos océans

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Les deux dernières années ont été cruciales pour la conservation des océans. En effet, davantage d'aires marines ont été déclarées protégées depuis 2015 que pendant toute autre période de l'histoire. Rien qu'au cours des six derniers mois, plusieurs États dans le monde se sont engagés à protéger près de 3,8 millions de km² d'océans. Ces actions politiques s'appuient sur les bénéfices scientifiquement prouvés qu'apportent les réserves marines.

Effectivement, de nombreuses études scientifiques montrent que la création de grandes réserves marines entièrement protégées est essentielle pour faire face aux multiples défis que pose la préservation des océans. Ces réserves offrent pour la vie marine des refuges dans lesquels les espèces se nourrissent et se reproduisent à l'abri des menaces que constituent la pêche, l'exploitation minière des fonds marins et autres activités d'extraction ; elles contribuent en outre à préserver la biodiversité et à favoriser les cultures traditionnelles étroitement liées à la mer. D'après les experts, la protection de vastes zones permet également à l'écosystème marin de développer une résilience face au changement climatique.

C'est pourquoi l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) préconise de protéger 30 % des océans de la planète. Or, ce nombre est actuellement inférieur à 3 %, même en y incluant les deux plus grandes réserves du monde désignées en 2016 : l'Aire marine protégée de la mer de Ross en Antarctique et le Monument national marin de Papahānaumokuākea dans les îles hawaïennes du Nord-Ouest.

Pour sauvegarder un plus grand nombre de zones marines, The Pew Charitable Trusts et la fondation Bertarelli se sont associés en créant le projet Héritage des océans, dans le but de faire passer le nombre de parcs entièrement protégés de 9 à 15 d'ici 2022. Ce partenariat, officiellement lancé le 1er janvier, s'appuie sur les travaux réalisés pendant dix ans par le programme Héritage mondial des océans. Ce programme a permis à Pew et à divers partenaires d'obtenir les engagements de plusieurs États pour protéger plus de 6,3 millions de km2 d'océan dans le monde entier. Chacune de ces aires marines protégées est le fruit d'une collaboration étroite avec des communautés locales, des responsables gouvernementaux, des scientifiques et d'autres partenaires.

Le nouveau partenariat Héritage des océans se fonde également sur les acquis du passé : en 2013, Bertarelli s'est joint à Pew et au peuple Rapa Nui de l'île de Pâques pour préserver l'écosystème marin tout autour de ce territoire chilien de l'océan Pacifique Sud. Parmi les investissements de la fondation suisse, citons l'aide à la surveillance par satellite visant à traquer les activités de pêche illégale, l'apport d'autres preuves contre des pêches illégales, et une aide à la communauté pour le développement et la défense de sa proposition de protection marine. La fondation Bertarelli et Pew ont également collaboré pour surveiller les activités de pêche illégale dans les eaux qui entourent les îles Pitcairn du Royaume-Uni, dans le Pacifique Sud. Ces efforts ont débouché en 2016 sur la création par le gouvernement britannique de la Réserve marine des îles Pitcairn.

Depuis dix ans, Pew et ses partenaires aux niveaux local et mondial travaillent ensemble à la préservation de la santé future des océans. Les politiques mises en œuvre s'alignant peu à peu sur les données scientifiques disponibles, le projet Héritage des océans de Pew et Bertarelli permet d’envisager un bel avenir pour les parcs marins.

Matt Rand dirige le projet Héritage des océans de Pew et Bertarelli.