Les scientifiques exhortent le premier ministre du Québec à respecter ses promesses pour le Plan Nord

Les scientifiques exhortent le premier ministre du Québec à respecter ses promesses pour le Plan Nord
Quebec boreal river guerin© Robert Fréchette, KRG

River Guérin winds through Tursujug National Park in Quebec’s boreal region.

Le groupe indique que la politique pour la conservation et le développement du Nord est un modèle mondial

Dans une lettre datée du 26 septembre au premier ministre du Québec Philippe Couillard, plus de 500 scientifiques canadiens et internationaux ont incité le gouvernement provincial à respecter son engagement à relancer le Plan Nord, une politique importante de conservation et de développement durable qui protègerait la moitié du territoire du Nord de la province.

Les scientifiques ont demandé à M. Couillard de commencer rapidement la mise en œuvre du Plan Nord, une politique qui fera du Québec un modèle mondial quant à la façon d’équilibrer la prospérité économique et environnementale.  

En « protégeant la moitié de l’environnement naturel du Nord du Québec, et en assurant un développement responsable dans le reste de la région, votre gouvernement mettra en mouvement un des projets de développement durable  et de conservation de la nature des plus ambitieux en Amérique du Nord, projet qui pourrait servir de modèle au le reste du monde », ont écrit les scientifiques.

Selon les scientifiques en question, les critères de conservation et de développement durable du Plan Nord seront cruciaux pour la région boréale du Québec, qui est l’un des plus riches écosystèmes nordiques au monde et qui contient des réserves critiques de carbone.

Il est prévu  que M. Couillard relance le Plan Nord en date du 30 septembre.

Tout d’abord lancé en 2011 par l’ancien premier ministre Jean Charest, le Plan Nord est le résultat de multiples réunions étalées sur une période de 18 mois réunissant près de 450 représentants des gouvernements provinciaux, régionaux, les Premières Nations (Cri, Naskapi, Innu) et les leaders inuit.

Divers secteurs ont travaillé ensemble afin d’établir de nouvelles façons de coopérer afin de bien balancer le développement économique, les préoccupations sociales, ainsi que la protection environnementale pour le Nord de la province.

Quebec Boreal Waterfall© Josée Brunelle

Waterfall on River Guérin.

Les intervenants gouvernementaux et provinciaux ont convenu que 50 % de la région couverte par le Plan Nord serait consacré à des fins autres qu’industrielles, à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de la biodiversité, et que les activités dans l’autre moitié devraient respecter des normes environnementales durables. Le plan s’applique au territoire québécois situé au-dessus du 49e parallèle.

Dans cette nouvelle lettre, les scientifiques ont demandé à M. Couillard de respecter l’engagement qu’il a pris au cours de la dernière campagne électorale voulant que toutes les décisions de conservation et de développement soient basées sur de solides données scientifiques. Ils ont encouragé le premier ministre à maintenir l’échéancier original pour une mise en œuvre d’ici 2035.

En date du 14 mars 2014, M. Couillard a indiqué « qu’un gouvernement libéral sera déterminé à relancer le Plan Nord et toutes ses dimensions économiques, sociales et environnementales, en reprenant là où nous en étions et en ajoutant au projet original une offensive majeure afin de créer des emplois et des avantages qui bénéficieront toutes les régions. »

Les scientifiques ont offert leur expertise afin de conseiller le gouvernement du Québec alors que celui-ci commence la mise en œuvre du plan.

« La promesse du Plan Nord de protéger au moins la moitié de la région nordique de la province place celle-ci à l’avant-plan mondial pour la mise en œuvre de sciences modernes de conservation et de durabilité » a indiqué Jeff Wells, coauteur de la lettre et scientifique chevronné pour l’International Boreal Conservation Campaign et conseiller de The Pew Charitable Trusts.

Il a ajouté : « Comme l’indique cette lettre, les scientifiques à travers le monde reconnaissent que le Québec peut démontrer ce que signifie d’avoir l’un des meilleurs plans pour l’avenir d’un grand paysage naturel ».

Pew soutient la pleine mise en œuvre du Plan Nord. En travaillant avec ses partenaires canadiens par le biais de la Campagne Internationale pour la Conservation Boréale, Pew prône une approche équilibrée pour la protection et le développement de la forêt boréale canadienne et ses 485 millions d’hectares intacts (1,2 milliard d’acres).

« Grâce à son Plan Nord, le Québec offre au monde une nouvelle vision de l’avenir, une où les gens sont capables de trouver un juste équilibre entre le développement de leurs ressources naturelles et la protection de leur héritage naturel » a dit Mat Jacobson, un agent de Pew pour la conservation de la forêt boréale. 

« C’est maintenant à M. Couillard de transformer cette vision en réalité, et à tracer la voie pour la mise en œuvre de ce plan et pour fournir un modèle mondial pour le développement durable. »

Pour une liste de tous les signataires et pour lire la lettre des scientifiques, veuillez utiliser le lien suivant : Quebec Science Letter - French (PDF)

La forêt boréale du Québec en bref

  • Surface de 1,2 million de kilomètres carrés (463 000 milles carrés)—plus grande que 200 des 223 pays au monde et représentant 21 % de toute la forêt boréale du Canada.
  • Contient une réserve de 31 milliards de tonnes métriques de carbone dans son sol, sa tourbe et ses forêts, une quantité équivalente à 158 ans d’émissions annuelles de carbone pour le Canada.
  • Site de reproduction pour 300 à 500 millions d’oiseaux de 180 espèces différentes, incluant des espèces menacées comme l’arlequin plongeur, le garrot d’Islande, la paruline du Canada, et le moucherolle à côtés olive.
  • Abrite plus de 25 % des caribous des bois du Canada et les plus grand troupeaux au monde de caribous migrateurs.
  • Plus de 30 communautés autochtones y habitent, représentant neuf cultures distinctes.
  • Contient 900 000 kilomètres carrés (347 000 milles carrés), soit 75 % de la région boréale de la province, de forêt, tourbière et d’habitats de terres humides intacts et libres de développement industriel.
  • Contient 35 des réseaux hydrographiques les plus purs et non fragmentés de l’Amérique du Nord, et la majorité des meilleures migrations anadromes des saumons du continent.