Une proposition pour protéger entièrement les îles Sandwich du Sud

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Une proposition pour protéger entièrement les îles Sandwich du Sud
Robert Harding Alamy

En bref

La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud se trouvent à environ 4 000 kilomètres au nord de l’Antarctique et à 2 700 kilomètres à l’est de l’Amérique du Sud, dans l’océan Atlantique Sud. En 2012, le Royaume-Uni  a créé une aire marine protégée à usages durables autour de ces îles pratiquement inhabitées, afin de gérer  la pêche locale et de protéger la faune sauvage.

En décembre 2018, le gouvernement de la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud a renforcé cette aire marine protégée (AMP) en fermant 112 000 kilomètres carrés supplémentaires à toute activité de pêche commerciale. Cette décision, fondée sur les preuves scientifiques rassemblées au cours des cinq années d’observation de la zone protégée, a porté la surface des eaux complètement protégées à 284 000 kilomètres carrés1. Cette extension, signe de progrès, couvre un quart de la zone économique exclusive (ZEE)  de la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud, qui s’étend sur 1,07 million de kilomètres carrés.

Pour préserver l’intégrité de cet écosystème marin précieux, le projet Héritage des océans de Pew et 

Bertarelli appelle à la protection complète de la ZEE des îles Sandwich du Sud, ce qui représente environ  500 000 kilomètres carrés, soit le double de la superficie du Royaume-Uni. Avec l’interdiction de toute activité d’extraction, ce sanctuaire pourrait protéger des espèces importantes et renforcer la résilience de l’écosystème aux changements climatiques.

Les îles Sandwich du Sud abritent certaines des populations fauniques les plus importantes du monde, mais l’avenir de l’archipel est incertain, en grande partie à cause des changements climatiques. La pêche est actuellement limitée autour des îles et représente moins de 5 % des revenus annuels du gouvernement local. Une protection complète préserverait l’écosystème marin de pressions préjudiciables, comme la pêche,  le tourisme et les espèces invasives. Ce statut permettrait aussi de mener des analyses scientifiques cruciales sur l’impact du changement climatique dans ces eaux, ainsi que dans la région plus vaste de l’océan  Austral qui s’étend jusqu’à l’Antarctique.

La reclassification des îles Sandwich du Sud comme AMP entièrement protégée conforterait la position du Royaume-Uni en tant que leader mondial de la conservation de l’océan et mettrait en avant la détermination du gouvernement à respecter son engagement de créer la « Blue Belt » (ceinture bleue), qui vise à protéger 4 millions de kilomètres carrés de surface océanique d’ici 2020.

Arguments en faveur d’une protection totale des îles Sandwich du Sud

Une faune sauvage d’un intérêt planétaire

Les îles Sandwich du Sud constituent un haut lieu de la biodiversité pour les manchots et autres oiseaux marins menacés d’extinction. L’archipel abrite près de la moitié de la population mondiale de manchots à jugulaire (1,3 million de couples reproducteurs), environ 95 000 couples de gorfous dorés, plus de  100 000 couples de manchots Adélie et plusieurs milliers de couples de manchots papous. De plus, 4 %  de la population mondiale de pétrels géants se reproduit sur ces îles2. En outre, il semblerait que les populations de manchots présentes aux îles Sandwich du Sud n’aient pas subi le déclin marqué enregistré  en Géorgie du Sud, dans les îles Orcades du Sud et le long de la péninsule Antarctique occidentale3.

L’archipel est le seul arc volcanique actif de l’océan Austral et ses eaux abritent des sources hydrothermales uniques, des monts sous-marins et la fosse des Sandwich du Sud, d’une profondeur de 8 kilomètres.

Pourtant, les scientifiques ne savent que peu de choses sur les îles Sandwich du Sud, notamment sur les espèces d’oiseaux qui y nichent, les écosystèmes benthiques et pélagiques des grands fonds et l’écologie fonctionnelle du krill, une espèce clé de la région. Une chose est sûre, cet écosystème est unique et d’un grand intérêt au niveau mondial. Pour le préserver, une protection totale contre l’impact des activités d’extraction comme la pêche est indispensable.

Un albatros à tête grise près des îles Sandwich du Sud.
Jim Wilson
Avec son plumage clair dû à une mutation génétique, ce manchot à jugulaire leucistique est entouré d’autres manchots à jugulaire sur l’île Saunders dans l’archipel des Sandwich du Sud.
Jim Wilson
Une baleine à bosse au large des îles Sandwich du Sud.
Jim Wilson

Les îles Sandwich du Sud ont subi peu de tentatives d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles, contrairement aux eaux entourant la Géorgie du Sud, qui ont connu l’envolée, puis l’effondrement de la chasse à la baleine et au phoque au début du 20e siècle. L’absence de port naturel, la mer agitée, la couche de glace et l’activité volcanique sont autant de facteurs qui ont contribué à préserver l’état sauvage des îles Sandwich du Sud. Cela ne fait que quelques années que le gouvernement local a autorisé la pêche expérimentale de la légine dans ces eaux.

Les pêcheurs opèrent désormais dans les eaux des îles Sandwich du Sud pendant près d’un mois par an seulement, générant moins de 5 % des revenus annuels du gouvernement local, ce qui correspond à environ 150 000 £ par an4. La pêche pourrait être développée, mais les connaissances scientifiques limitées sur cette zone et l’impact potentiel sur l’écosystème devraient exclure cette possibilité. La protection de l’environnement marin des îles Sandwich du Sud constituerait une approche peu coûteuse pour préserver l’une des zones les plus productives de la planète. Ces eaux génèrent en effet une énorme quantité de phytoplanctons microscopiques, maillon essentiel du réseau trophique de cet écosystème.

Une source hydrothermale, également appelée fumeur blanc, dans la caldeira de Kemp le long de l’arc volcanique des îles Sandwich du Sud.
Alex Rogers
Un iceberg à proximité de l’île Vindication, l’une des îles de l’archipel des Sandwich du Sud.
Jim Wilson

Un baromètre du changement climatique dans la région de l’Antarctique

Les îles Sandwich du Sud pourraient potentiellement devenir une zone d’étude et de surveillance scientifique d’intérêt mondial et fournir au Royaume-Uni une nouvelle opportunité de démontrer son leadership en matière de protection de l’océan. Les écosystèmes et les espèces de l’archipel sont confrontés à un avenir incertain, en partie en raison des effets du changement climatique sur la région, notamment du ruissellement d’eau douce provenant de la fonte des glaciers en Antarctique, de l’acidification des océans, du réchauffement des eaux de surface et des changements dans la répartition de la banquise. Les scientifiques ne connaissent pas encore très bien les effets à long terme de ces changements sur la biodiversité de la région antarctique.

Cependant, de récentes études indiquent que les populations de krill, l’aliment principal de la majorité des prédateurs de la région, sont susceptibles d’être fortement affectées5.

Plusieurs facteurs témoignent de l’importance des îles Sandwich du Sud pour mieux comprendre l’origine des changements constatés dans d’autres parties de l’océan Austral. Presque tous les ans, au milieu de l’hiver, la banquise divise ces îles. Ainsi, les îles Zavodovski et Visokoi, les plus au nord, sont souvent libres de glace tout au long de l’année, ce qui est rarement le cas des îles les plus méridionales. À partir de ce constat, les scientifiques ont déterminé qu’il existait une frontière biogéographique le long du chapelet d’îles : les espèces antarctiques se trouvent d’un côté, et les espèces subantarctiques de l’autre.

Du fait de leur emplacement, à la charnière de l’océan Atlantique et des mers du Sud, les îles Sandwich du Sud et les eaux environnantes constituent un véritable baromètre biologique du changement climatique. Une surveillance adéquate fournirait des informations précieuses sur l’impact du changement climatique dans cette zone, ainsi que dans l’ensemble de la région sous la juridiction de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Pour que les mesures et la surveillance soient effectuées correctement, l’environnement doit être complètement protégé.

Les progrès des technologies de contrôle

La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) constitue l’une des plus grandes menaces pour la santé de l’océan et les efforts internationaux de conservation marine. Les moyens traditionnels de lutte contre la pêche INN, comme les garde-pêche, s’avèrent particulièrement onéreux dans les zones éloignées comme les îles Sandwich du Sud. Une surveillance et des contrôles efficaces sont indispensables à la réussite d’une AMP. La surveillance à distance permet de surmonter certains obstacles associés à la taille importante ou à l’éloignement et l’isolement des AMP. Cette tâche peut en grande partie être assurée à l’aide de technologies comme l’application Oversea Ocean Monitor, développée avec le lancement du projet Eyes on the Seas en 2013, dans le cadre d’un partenariat entre The Pew Charitable Trusts et Satellite Applications Catapult.

Aujourd’hui utilisée par le groupe OceanMind, un système de suivi des pêches, cette technologie associe les données de satellite, de la pêche, des autorisations, et d’intelligence artificielle pour détecter les activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée, en vue d’évaluations et d’investigations plus poussées. L’application Oversea Ocean Monitor est largement utilisée pour surveiller l’activité des navires dans les eaux des territoires d’outre-mer britanniques et a contribué à la mise en œuvre du programme Blue Belt6.

L’état des océans

L’océan couvre plus de 70 % de la planète7 et joue un rôle essentiel dans le maintien de la vie sur Terre. Il régule la chimie atmosphérique et le climat à l’échelle mondiale, abrite plus de 2 millions d’espèces et nourrit plus de 4 milliards de personnes8.

L’océan produit plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons9 et a absorbé plus du quart de tout le gaz carbonique produit par l’homme depuis la révolution industrielle10. Sur la même période, il a absorbé plus de 90 % du surplus de chaleur généré par l’activité humaine, amortissant ainsi l’impact du changement climatique sur la surface terrestre. Mais tous ces changements ont des effets délétères sur l’intégrité de l’océan. L’augmentation des températures et de l’acidité de l’océan a déjà une incidence sur les écosystèmes, ainsi que sur la répartition et l’abondance de la vie marine11. De plus, la surpêche, la pollution marine et les autres impacts de l’activité humaine réduisent les bénéfices essentiels tirés des écosystèmes et nuisent à la santé de l’océan.

Des manchots à jugulaire nageant avec un manchot Adélie au large de l’île Candlemas dans l’archipel des Sandwich du Sud.
Jim Wilson
Un skua au plumage marron scrutant l’objectif d’un appareil photo sur l’île Saunders dans l’archipel des Sandwich du Sud.
Jim Wilson

La création de vastes aires marines entièrement protégées est indispensable pour faire face à ces problèmes, tout comme les parcs nationaux protègent les espèces terrestres et leur habitat. Les réserves marines protègent des espaces océaniques contre la pêche industrielle à grande échelle, l’extraction de ressources naturelles et d’autres activités destructrices. Les aires marines protégées qui offrent les bénéfices les plus importants en matière de conservation présentent certaines caractéristiques communes : il s’agit de zones vastes, isolées, bien gérées et protégées depuis longtemps contre les activités d’extraction12.

Sans pêche commerciale et autres activités d’extraction, les aires marines protégées améliorent les processus biologiques et favorisent l’adaptation et la résilience des espèces marines. Les écosystèmes peuvent ainsi mieux faire face aux impacts provoqués par le changement climatique, la pollution et la surpêche, notamment. Toutefois, à peine plus de 2 % de l’océan est entièrement protégé à ce jour. Les plus éminents scientifiques et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) préconisent de porter ce chiffre à au moins 30 %13.

Le leadership du Royaume-Uni

Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni s’est distingué par son engagement à créer de vastes aires marines entièrement protégées. Selon les plans actuels, d’ici 2020 le Royaume-Uni aura protégé, à des degrés variables de conservation, environ 4 millions de kilomètres carrés de surface océanique (une superficie supérieure à celle de l’Inde) sur six sites : le territoire britannique de l’océan Indien, les îles Pitcairn, l’île de l’Ascension, Tristan da Cunha, Sainte-Hélène et la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud.

Pour tenir ces engagements, le Royaume-Uni s’est associé aux communautés et gouvernements de ses territoires d’outre-mer, et à la coalition Great British Oceans (GBO), qui regroupe des organisations non gouvernementales comme la Blue Marine Foundation, Greenpeace UK, la Marine Conservation Society, la Royal Society for the Protection of Birds, la Zoological Society of London et The Pew Trusts. Soutenu par la GBO, le projet Héritage des océans de Pew et Bertarelli appelle à la protection complète de la ZEE des îles Sandwich du Sud.

La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud

La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud se composent de deux groupes géographiques et géologiques distincts d’îles éloignées et inhospitalières. Le groupe de la Géorgie du Sud, qui comprend une grande  île et un chapelet de petites îles, se trouve à environ 4 000 kilomètres au nord de l’Antarctique et à  2 700 kilomètres à l’est de l’Amérique du Sud. Les îles Sandwich du Sud forment un arc de 11 petites îles volcaniques réparties sur 385 kilomètres à l’est de la Géorgie du Sud. Huit des cônes volcaniques ont été actifs au cours du siècle dernier.

Rassemblement de manchots à jugulaire sur un iceberg au large de l’île Vindication dans l’archipel des Sandwich du Sud.
Jim Wilson

À l’ouest des îles Sandwich du Sud se trouve l’extrémité orientale de la ride Scotia, qui abrite les premières communautés d’organismes vivants découvertes dans les sources hydrothermales de l’océan Austral. D’autres sources hydrothermales ont été découvertes dans des caldeiras au large des îles. À l’est se trouve la fosse des Sandwich du Sud, l’une des plus profondes de la planète.

Le territoire ne compte aucun résident permanent, bien que le British Antarctic Survey exploite deux stations de recherche en Géorgie du Sud.

La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud sont considérées comme l’une des réserves de faune sauvage les plus importantes au monde, abritant 95 % de toutes les otaries de Kerguelen, 54 % de tous les éléphants de mer du sud, ainsi que des cétacés comme les baleines franches australes, les rorquals boréaux, les rorquals communs, les baleines à bosse, les petits rorquals, les baleines bleues et les cachalots. Un quart de la population mondiale de manchots, et notamment la plus grande colonie de manchots à jugulaire au monde, vit sur les îles Sandwich du Sud14. Ces îles sont essentielles à l’équilibre de plusieurs espèces d’albatros, comme les albatros à tête grise, les albatros à sourcils noirs et les albatros hurleurs.

Conclusion

Compte tenu de l’importante faune sauvage qu’elle abrite, de l’enjeu économique qu’elle représente et de l’opportunité qu’elle offre de mesurer l’impact du changement climatique, le Royaume-Uni et le gouvernement local devraient convenir de reclasser les îles Sandwich du Sud en sanctuaire marin entièrement protégé.

Protéger entièrement les îles Sandwich du Sud permettrait de préserver l’environnement marin avant que les effets négatifs se fassent sentir, en vertu des principes de précaution et des normes de gestion écosystémique. Le Royaume-Uni a adopté cette approche pour le cas de la réserve marine des îles Pitcairn.

La reclassification de l’aire marine protégée entourant les îles Sandwich du Sud conforterait la position du Royaume-Uni en tant que leader mondial de la conservation de l’océan.

Bibliographie

  1. Government of South Georgia and the South Sandwich Islands, “South Georgia and the South Sandwich Islands Marine Protected Area Management Plan” (2013), 33, http://www.gov.gs/docsarchive/Environment/Marine%20Protected%20Area/MPA%20Management%20Plan%20v2.0.pdf. Objectives outlined in the report are: conserve marine biodiversity, habitats, and critical ecosystem function; ensure that fisheries are managed sustainably, with minimal impact on associated and dependent ecosystems; manage other human activities—including shipping, tourism, and scientific research—to minimise impacts on the marine environment; protect the benthic fauna from the destructive effects of bottom trawling; facilitate recovery of previously over-exploited marine species; increase the resilience of the marine environment to the effects of climate change; and prevent the introduction of non-native marine species.
  2. H.J. Lynch et al., “In Stark Contrast to Widespread Declines Along the Scotia Arc, a Survey of the South Sandwich Islands Finds a Robust Seabird Community,” Polar Biology 39, no. 9 (2016): 1615-25, https://link.springer.com/article/10.1007/s00300-015-1886-6.
  3. Ibid.
  4. Government of South Georgia and the South Sandwich Islands, “South Georgia and the South Sandwich Islands Financial Statements and Audit Report for the Year Ended 31st December 2015,” n.d., http://www.gov.gs/docsarchive/GSGSSI/Financial/FS%20Signed%20Financial%20Statements%202015.pdf.
  5. S. Kawaguchi et al., “Risk Maps for Antarctic Krill Under Projected Southern Ocean Acidification,” Nature Climate Change 3 (2013): 843-47, http://www.nature.com/nclimate/journal/v3/n9/full/nclimate1937.html?foxtrotcallback=true.
  6. The Pew Charitable Trusts, “Oversea Ocean Monitor,” Nov. 13, 2017, https://www.pewtrusts.org/en/research-and-analysis/factsheets/2017/11/oversea-ocean-monitor.
  7. G. Boeuf, “Ocean, Biodiversity, and Climate” (2016), http://www.ocean-climate.org/wp-content/uploads/2017/03/oceanbiodiversity-climate_Oct2016_BD_ppp-5.pdf.
  8. Food and Agriculture Organization of the United Nations, “The State of World Fisheries and Aquaculture: Opportunities and Challenges” (2014), http://www.fao.org/3/a-i3720e.pdf.
  9. H.-O. Pörtner et al., “Ocean Systems,” in Climate Change 2014: Impacts, Adaptation, and Vulnerability—Part A: Global and Sectoral Aspects; Contribution of Working Group II to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, ed. C.B. Field et al. (Cambridge: Cambridge University Press, 2014), https://doi.org/10.1017/CBO9781107415379.011.
  10. L. Bopp et al., “The Ocean: A Carbon Pump” (2017), http://www.ocean-climate.org/wp-content/uploads/2015/03/ocean-carbonpump_ScientificItems_BD-2.pdf.
  11. Global Ocean Commission, “From Decline to Recovery: A Rescue Package for the Global Ocean” (2014), http://www.some.ox.ac.uk/wp-content/uploads/2016/03/GOC_Summary_2015_AUG-1.pdf.
  12. G.J. Edgar et al., “Global Conservation Outcomes Depend on Marine Protected Areas With Five Key Features,” Nature 506, no. 7487 (2014): 216-20, http://www.nature.com/nature/journal/v506/n7487/full/nature13022.html.
  13. B.C. O’Leary et al., “Effective Coverage Targets for Ocean Protection,” Conservation Letters 9, no. 6 (2016): 398-404, http:// onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/conl.12247/abstract.
  14. A.D. Rogers, C. Yesson, and P. Gravestock, “A Biophysical and Economic Profile of South Georgia and the South Sandwich Islands as Potential Large-Scale Antarctic Protected Areas,” Advances in Marine Biology 70 (2015): 1-286, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26296718.
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