Héritage mondial des océans

Travailler ensemble pour créer la première génération de grands parcs marins au monde

Héritage mondial des océans

En bref

L’océan joue un rôle essentiel au maintien de la vie sur notre planète. Il couvre près des trois quarts du globe et abrite environ un quart des espèces connues dans le monde – et bien d’autres qui restent encore à découvrir1. L’océan assure la subsistance de milliards de personnes et d’une multitude d’espèces sauvages.

Mais les activités humaines menacent de plus en plus son état de santé. Par exemple :

  • Environ un poisson sur cinq capturé dans la nature est pêché illégalement ou dans le cadre de pêcheries non déclarées2.
  • Au niveau mondial, 90 % des stocks de poissons sont pleinement exploités ou surexploités3.
  • Les populations de certaines espèces de poissons prédateurs ont diminué de plus de 90 % par rapport à leur niveau historique4.
  • L’acidification, due à l’absorption de dioxyde de carbone, transforme l’équilibre chimique de l’océan, ce qui met en danger la vie marine. L’eau de mer absorbe environ un quart des émissions de CO2 d’origine anthropique. L’augmentation de ces émissions a augmenté l’acidité de l’océan d’environ un tiers depuis la révolution industrielle5.

Des études montrent que de grandes réserves marines hautement protégées sont cruciales à la reconstitution de l’abondance et de la diversité des espèces et à la protection de l’état général de l’environnement marin6. Cependant, moins de 2 % de l’océan est hautement protégé, contre 15 % des terres.

Aux États-Unis, la création du parc national de Yellowstone en 1872 ne s’est pas résumée à la protection d’un des paysages les plus spectaculaires du pays. Elle a aussi marqué le début d’une nouvelle façon de penser la protection de la nature.

Plus récemment, cette approche a commencé à être appliquée aux océans, parallèlement à une meilleure reconnaissance de leur rôle essentiel dans le maintien de la vie sur la planète. The Pew Charitable Trusts et plusieurs partenaires ont lancé le projet Héritage mondial des océans en 2006 pour amorcer le travail sur la mise en place de la première génération au monde de grands parcs marins. Notre but est de contribuer à créer des réserves marines d’une superficie d’au moins 200 000 kilomètres carrés ; au sein de ces réserves, la pêche et toute autre activité d’extraction seraient interdites.

Nous collaborons avec les communautés, les gouvernements et les scientifiques du monde entier pour sauvegarder certains des environnements océaniques les plus importants et les mieux préservés.

© Eduardo Sorensen

L’île de Pâques, située à environ 4 000 kilomètres à l’ouest du Chili dans le Pacifique Sud, abrite 142 espèces qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur la Terre.

Les pratiques de pêche irréfléchies et destructrices, la surpêche, ainsi que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée nous volent nos ressources. Il faut y mettre un terme. Étant donné l’ampleur de ces menaces, il est de toute évidence nécessaire de prendre des mesures à la fois nationales et internationales.Tommy Remengesau Jr, président des Palaos

L’équipe d’Héritage mondial des océans participe par son travail à la création de réserves marines dans les régions suivantes :

  • L’île de Pâques, territoire chilien dans le Pacifique sud-est.
  • La Polynésie française, collectivité française d’outre-mer dans le Pacifique sud.
  • Les Kermadec, groupe d’îles appartenant à la Nouvelle Zélande situées près de l’île néo-zélandaise de North Island.
  • La Nouvelle-Calédonie, collectivité française dans le Pacifique sud-ouest.
  • Les Palaos, pays insulaire dans le Pacifique ouest.
  • Les îles Pitcairn, territoire britannique d’outre-mer dans le Pacifique sud.
  • La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud, territoire britannique d’outre-mer dans l’Atlantique sud.
  • Tristan da Cunha, territoire britannique d’outre-mer dans l’Atlantique sud.
Lors du Congrès mondial des parcs de 2014, les défenseurs de l’environnement marin ont déclaré que, pour avoir un réel impact, au moins 30 % de l’océan devra être protégé par des réserves marines où la pêche et l’exploitation minière des fonds marins seront interdites ou limitées.

Surveiller et faire respecter les limites des réserves marines

Il peut être difficile de contrôler et de faire respecter les réserves marines dans les régions les plus éloignées du monde, où se trouvent pourtant une grande partie des dernières zones océaniques quasiment intactes.

Pour vaincre cette difficulté, Pew s’est associé à Satellite Applications Catapult, une initiative du gouvernement britannique, pour lancer le projet Eyes on the Seas et son centre de surveillance virtuelle. Ce système innovant permet aux agents du gouvernement et à d’autres analystes d’identifier et de contrôler les activités illégales en mer, et en particulier la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, qualifiée aussi de pêche pirate. Cette technologie associe le repérage par satellite et les données d’imagerie à d’autres sources d’information, comme les données océanographiques ou relatives aux navires de pêche, contribuant ainsi à la surveillance des eaux du monde entier.

Nous sommes à un moment crucial et [nous devons] nous unir de par le monde pour faire entendre nos voix afin de créer des aires marines protégées et faire cesser la surpêche.Richard Branson, homme d’affaires britannique, défenseur de l’environnement

À propos d’Héritage mondial des océans

Héritage mondial des océans est un partenariat de leaders philanthropiques qui partagent une même vision : protéger l’océan pour les générations futures en créant 15 grands parcs marins – tous d’une superficie d’au moins 200 000 kilomètres carrés – d’ici 2022. Les partenaires d’Héritage mondial des océans sont Bloomberg Philanthropies, Lyda Hill Foundation, Oak Foundation, The Pew Charitable Trusts, Robertson Foundation et Tiffany & Co Foundation.

Ensemble, nous établissons la première génération au monde de grands parcs marins en aidant les gouvernements pour la désignation de vastes réserves hautement protégées. A ce jour, nos efforts ont permis de sauvegarder 5,2 millions de kilomètres carrés de zones océaniques – une surface dix fois plus grande que l’Amérique centrale. Cela représente environ 80 % de toutes les régions océaniques entièrement protégées jusqu’ici.

Notes

  1. Camilo Mora et al., « How Many Species Are There on Earth and in the Ocean? », PLoS Biol vol. 9, no 8 (2011): e1001127, doi: 10.1371/ journal. pbio.1001127.
  2. D. J. Agnew et al., « Estimating the Worldwide Extent of Illegal Fishing », PLoS One, vol. 4, no 2 (2009): e4570, doi: 10.1371/journal. pone.0004570.
  3. Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, « The State of World Fisheries and Aquaculture, 2014 », http://www.fao.org/3/a-i3720e.pdf.
  4. International Scientific Committee for Tuna and Tuna-Like Species in the North Pacific Ocean, « Pacific Bluefin Tuna Stock Assessment » (2014), http://isc.fra.go.jp/pdf/2014_Intercessional/Annex4_Pacific%20Bluefin Assmt%20Report%202014-%20June1-Final-Posting.pdf ; Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, « Examen des propositions d’amendement des annexes I et II » (2013), https://cites.org/fra/cop/16/prop/F-CoP16-Prop-42.pdf.
  5. S. C. Doney et al., « Ocean Acidification: The Other CO2 Problem », Annual Review of Marine Science, vol. 1 (2009): 169 192, doi: 10.1146/ annurev.marine.010908.163834, http://www.annualreviews.org/eprint/QwPqRGcRzQM5ffhPjAdT/full/10.1146/ annurev.marine.010908.163834?ref=driverlayer.com.
  6. Sarah E. Lester et al., « Biological Effects Within No-Take Marine Reserves: A Global Synthesis », Marine Ecology Progress Series, vol. 384 (2009): 169 192, doi: 10.3354/meps08029 ; Benjamin S. Halpern, « The Impact of Marine Reserves: Do Reserves Work and Does Reserve Size Matter? », Ecological Applications, vol. 13 (2003): 117 137, http://dx.doi.org/10.1890/1051-0761(2003)013[0117:TIOMRD]2.0.CO;2.