Deux étapes pour mettre fin à la surpêche des espèces d’eau profonde au sein de l'UE

Pour protéger ces eaux et la vie marine mystérieuse qu'elles abritent, les ministres doivent respecter la loi et les recommandations des scientifiques

Deux étapes pour mettre fin à la surpêche des espèces d’eau profonde au sein de l'UE
Le sabre noir fait partie des espèces d’eau profonde vulnérables de l'UE. Photo d'Alamy.
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Plongées dans une obscurité totale, les eaux profondes abritent un monde mystérieux. Parfaitement adaptée à ces conditions extrêmes, la faune qui peuple ces eaux est extrêmement sensible aux activités humaines, comme la pêche.

Les poissons des grands fonds marins sont des espèces de croissance lente, à maturité sexuelle tardive et à longue durée de vie. L'effondrement de ces stocks est donc généralement rapide et leur reconstitution lente. S'agissant d'une population sensible et vulnérable, il est d'autant plus important de mettre fin à leur surexploitation.

Comment mettre fin à la surpêche en Europe

Les 19 et 20 novembre, les ministres de la pêche de l'Union européenne auront, avant la date butoir de 2020, une dernière occasion de fixer des limites de capture durables pour les poissons des grands fonds de l'UE et de protéger l'avenir de ces stocks. La décision portant sur les limites de capture de 2019 et 2020 dans les eaux les plus profondes des mers européennes représente la dernière opportunité de respecter le calendrier fixé par la Politique commune de la pêche (PCP), qui est entrée en vigueur début 2014.

Voici quelques-unes des espèces d'eau profonde dont les ministres tiendront compte : la mostelle de fond, le sabre noir, le grenadier de roche et l'hoplostèthe orange (ou empereur).

Assurer la durabilité des pêcheries d'eau profonde nécessite la mise en œuvre d'étapes fondamentales. Surtout, les ministres doivent :

1. Respecter la loi

Malgré l'exigence de la PCP de mettre fin à la surpêche avant 2015 dès que possible et avant 2020 au plus tard, les ministres continuent de fixer des limites de capture en eau profonde pour la plupart supérieures aux recommandations des scientifiques, ce qui a pour effet de retarder, voire de compromettre, la réalisation de cet objectif.

Novembre constitue la dernière occasion avant 2020 pour le Conseil Agriculture et Pêche de l'UE de respecter ses engagements et se conformer à la PCP adoptée en 2013.

"[L]e taux d'exploitation permettant d'obtenir le rendement maximal durable sera, si cela est possible, atteint en 2015 et pour tous les stocks, progressivement et par paliers, en 2020 au plus tard."

Article 2, Règlement (UE) n° 1380/2013 du Parlement européen et du Conseil

2. Respecter les recommandations scientifiques

Retenons que les ministres de l'UE peuvent se référer aux recommandations des scientifiques du Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM). Les données du CIEM peuvent aider les ministres à fixer des limites maximales de captures annuelles à la fois durables et préventives, ce qui permettrait de reconstituer les stocks ou de les maintenir à des niveaux durables, ainsi que d'atteindre l'objectif de la PCP : mettre fin à la surpêche.

Accédez aux recommandations les plus récentes du CIEM.

Ces deux étapes permettront de garantir l'avenir des espèces d'eau profonde dans les eaux de l'UE. Les ministres disposent des informations dont ils ont besoin pour agir. Il leur appartient désormais de répondre aux exigences qu'ils ont eux-mêmes fixées dans la PCP. 

À SUIVRE : Les décisions sur la pêche en eau profonde ne sont qu'un commencement Une autre réunion décisive du Conseil Agriculture et Pêche aura lieu en 2018. Pour en savoir plus : [clickable button linking to Andrew’s blog post]

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