L' « écart » se creuse pour le thon méditerranéen

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L' « écart » se creuse pour le thon méditerranéen

141 % du thon rouge de l'Atlantique commercialisé au-delà des captures autorisées

CONTACTS:
Dave Bard, +1 202.486.4426
Luke Malcher, +44 (0) 7816280106

Une nouvelle étude commanditée par le Pew Environment Group montre que la quantité de thon rouge de l'Atlantique Est commercialisée sur le marché mondial en 2010 dépassait de 141 % le quota officiel. Deux ans auparavant, la quantité commercialisée dépassait déjà ce quota de 31 %. Ces chiffres ne tiennent pas compte du « marché noir » du thon rouge, absent des bases de données officielles.

Cette analyse souligne l'écart entre le quota de captures de thon rouge autorisées en Méditerranée et dans l'Atlantique Est, d'une part, et la quantité commercialisée sur le marché mondial entre 1998 et 2010, d'autre part.

En 2008, en réponse à l'effondrement des populations de thon rouge en Méditerranée, les gouvernements membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA/ICCAT), organisme en charge de la gestion du thon et d'espèces similaires de l'Atlantique et de Méditerranée, ont adopté des mesures plus strictes d'application des quotas et de commercialisation. Celles-ci prévoyaient des limites de captures moins élevées, ainsi qu'un système de documentation sur support papier destiné à consigner de manière plus précise la quantité de thon rouge capturée et commercialisée. Cette nouvelle analyse montre clairement qu'en dépit de ces efforts, la pêche illicite et non déclarée pose encore des problèmes considérables.

À la lumière des résultats de cette analyse, le Pew Environment Group demande instamment aux gouvernements membres de l'ICCAT de prendre des mesures immédiates lors de leur réunion annuelle qui aura lieu au mois de novembre. Pew demande en particulier l'amélioration du respect des quotas de captures de thon rouge en garantissant la mise en place d'un système de documentation électronique pour la saison de pêche 2012.

« La documentation sur support papier des captures et du commerce de thon rouge est gangrenée par la fraude et la désinformation, » a déclaré Rémi Parmentier, consultant sur la conservation du thon rouge de l'Atlantique au sein du Pew Environment Group. « Un système électronique permettrait de disposer d'informations plus précises, faciles à partager et vérifier dans l'instant. Ce programme devrait également inclure un code-barres physique pour chaque thon rouge, outil facile à gérer et d'un coût raisonnable. Cela aidera à suivre le poisson de l'océan à l'assiette. »

La plupart des thons rouges capturés en Méditerranée sont destinés à des « élevages ». Les thons rouges juvéniles qui doivent encore se reproduire sont pris dans les filets et transférés vers des cages flottantes où ils sont engraissés pendant des mois et parfois des années avant d'être tués puis vendus sur le marché mondial. Le programme de documentation électronique des captures permettrait de surveiller la quantité de poissons dans ces élevages.

« L'élevage de thon en Méditerranée rend extrêmement difficile le suivi exact du nombre de thons rouges capturés, » a indiqué Roberto Mielgo Bregazzi, spécialiste du commerce de thon rouge et auteur de cette étude. « Ces élevages en mer destinés à l'engraissement du thon rouge sont au cœur du problème de sous-déclaration et de non-déclaration des poissons capturés. »

Note aux éditeurs:

Pour visualiser un nouveau graphique interactif illustrant les problèmes du commerce international et de la chaîne d'approvisionnement du thon rouge, rendez-vous sur www.PewEnvironment.org/Tuna.
 
La prochaine réunion annuelle de l'ICCAT se tiendra à Istanbul en Turquie, du 11 au 19 novembre 2011.
 
L'utilisation d'engins de pêche illicites, tels que les filets dérivants, pose également des problèmes pour la pêche au thon rouge. Les navires de pêche italiens, notamment, continuent à bafouer les règlements en vigueur limitant l'utilisation des filets dérivants. La majeure partie de ces thons rouges capturés par des filets souvent illicites aboutissent sur les marchés d'Europe et d'ailleurs, en raison d'une mauvaise application de la réglementation et de la falsification ou du contournement des documents de capture. Le 29 septembre dernier, l'Union européenne a annoncé avoir lancé des poursuites judiciaires à l'encontre de l'Italie, celle-ci ne s'étant continuellement pas conformée aux règlements sur les filets dérivants. Le Pew Environment Group demande instamment aux pays membres de l'ICCAT de prendre des mesures contre les opérateurs en infraction, en les plaçant sur la liste noire de l'ICCAT : ils pourront alors faire l'objet de sanctions.
 
Bien que la mesure réelle du commerce illicite de produits de la pêche reste difficile à évaluer avec précision, une récente estimation américaine a fixé le coût mondial de la totalité de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée à 23 milliards de dollars. Le 7 septembre 2011, l'UE et les États-Unis ont annoncé une initiative visant à resserrer leur collaboration pour lutter contre la pêche illicite.

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