Protection de la mer de Weddell

Maintenir l’élan actuel pour protéger les eaux de l’océan Austral

Protection de la mer de Weddell, 2016

Résumé

La Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) se penche actuellement sur une proposition visant à créer une réserve marine de 700 000 miles marins (1,8 million de kilomètres carrés) en mer de Weddell. La mer de Weddell est une échancrure éloignée et couverte de glace, située à l’est de la péninsule Antarctique. Elle recèle l’un des écosystèmes marins les mieux préservés au monde. Elle forme un habitat unique à la biodiversité exceptionnelle et abrite notamment des pétrels antarctiques, des manchots empereurs et des manchots Adélie, ainsi que de nombreuses espèces de phoques et de baleines. Loin sous la glace, les écosystèmes benthiques riches en nutriments forment le lieu de vie de nombreuses espèces marines que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre, comme des éponges siliceuses et des récifs coralliens d’eau froide.

The Pew Charitable Trusts soutient la mise en place d’une zone marine d’interdiction de la pêche permanente et étendue, s’appuyant sur des études scientifiques qui démontrent que ces réserves renforcent les écosystèmes, régénèrent la biodiversité et améliorent la résistance au changement climatique.

Recommandations

La proposition actuelle inclut plusieurs mesures de préservation positives sur trois zones, dans l’optique d’améliorer leur protection de manière significative.

Zone de protection générale (GPZ)

  • Pew soutient la création d’une GPZ afin de prévenir tout affaiblissement de la protection importante qu’elle offre, notamment à la Ride Astrid, à la Ride Maud et aux monts sous-marins alentour.
  • Pour Pew, la zone protégée devrait être étendue de manière à inclure la zone de grandes profondeurs située à l’extrémité nord-est de la péninsule Antarctique, ainsi que vers le nord afin d’inclure les sous-zones gérées par la CCAMLR 48.5 et 48.6.

Zone de protection spéciale (SPZ)

  • La SPZ se limite à des sites de nidification et écosystèmes marins vulnérables connus.
  • Par précaution, nous recommandons l’élargissement de cette zone afin qu’elle inclue d’autres écosystèmes marins vulnérables et sites de nidification probables (mais non vérifiés), ainsi que les autres zones sensibles découvertes au fil des investigations.
  • Les habitats et sites rares, à la biodiversité riche et endémique, y compris les canyons, les monts sous-marins et les habitats des éponges, doivent être protégés.

Zone de pêcherie exploratoire (FRZ)

  • Les limites et objectifs de la FRZ proposée dans la sous-zone 48.6 de la CCAMLR doivent être clarifiés. Par ailleurs, ses limites doivent être modifiées pour minimiser l’impact sur les zones de protection prioritaires (ex : Ride Maud et Ride Astrid).
  • Un maximum de 20 % de l’habitat connu de la légine doit être inclus dans la sous-zone 48.6, contre 90 % dans la proposition actuelle.
  • Les zones de pêcherie exploratoire déjà établies par la mesure de conservation CCAMLR 41-04 doivent servir de FRZ pendant une période déterminée (par exemple de 1 à 3 ans), puis être évaluées par un comité scientifique.