Préserver la crèche des oiseaux de l'Amérique du Nord

Navigate to:

Préserver la crèche des oiseaux de l'Amérique du Nord

Avec la migration printanière qui est en plein envol, un nouveau rapport suggère une plus grande protection de ce refuge aviaire

Surnommée la crèche des oiseaux de l'Amérique du Nord, la vaste forêt boréale, qui est composée de plus d'un milliard d'acres, s'étend sur tout le continent, de l'Alaska en traversant le Canada jusqu'à Terre-Neuve-et-Labrador.

Chaque printemps, entre 1 et 3 milliards d'oiseaux nicheurs quittent leurs sites d'hivernage à travers les États-Unis et l'Amérique du Sud pour effectuer le long trajet vers la forêt boréale.

Leur population s'accroît pendant la saison boréale des amours, et entre 3 et 5 milliards d'oiseaux d'une diversité remarquable—soit des fuligules à collier, grues blanches, parulines tigrées et aigles royaux—quittent à l'automne pour retourner dans le Sud.

Il s'agit des oiseaux que l'on retrouve dans les cours arrière, les parcs et les zones humides de l'Amérique du Nord et qui procurent tant de plaisir aux millions d'observateurs d'oiseaux, conversationnistes et chasseurs de sauvagines.

Malgré leur abondance, les oiseaux de la forêt boréale font face à une myriade de défis en plus de menaces à leur habitat. Certaines des espèces les plus emblématiques ont connu des déclins de population dramatiques au cours des dernières décennies.

Pour souligner la Journée mondiale des oiseaux migrateurs le 10 mai, un nouveau rapport illustre le besoin urgent de protéger la forêt boréale de l'Amérique du Nord, le refuge encore intact de plus de 300 espèces aviaires et l'une des dernières grandes régions sauvages.

Le rapport intitulé Boreal Birds Need Half, cite des informations scientifiques qui indiquent que les espèces d'oiseaux boréaux nécessitent un habitat de conservation à grande échelle dans des zones protégées et interconnectées afin de maintenir des populations saines et viables.

Il présente le rôle souvent sous-estimé des oiseaux boréaux au sein de l'écosystème, qui consiste à polliniser les plantes, redistribuer les nutriments, et contrôles les organismes nuisibles, sans compter la valeur qu'ils ajoutent aux économies canadienne et américaine. Le rapport souligne également le rôle intégral joué par les oiseaux dans les cultures des peuples autochtones des Premières nations.

« La bonne nouvelle est que la forêt boréale est largement intacte. La majorité des oiseaux qui s'y reproduisent a encore des populations importantes et se porte bien » a expliqué Jeff Wells, scientifique chevronné de l'organisation Boreal Songbird Initiative et co-auteur du rapport.

« Mais il y a des oiseaux, surtout ceux qui se reproduisent dans la partie du Sud de la forêt boréale au Canada, où l'empreinte industrielle est plus importante, qui ont vu un déclin de 50% de leur population au cours des 30 dernières années » dit-il.

Le rapport recommande:

  • Qu'au moins 50% de la forêt boréale reste libre de perturbations industrielles, un niveau de protection nécessaire pour assurer une probabilité élevée du maintien du spectre complet des oiseaux boréaux.
  • Que les activités industrielles dans les zones non protégées soient assujetties aux normes les plus élevées en matière de durabilité, avec une emphase sur le maintien de voies d'eau et de zones humides saines et intactes.
  • Que les communautés autochtones donnent leur consentement éclairé pour ces zones protégées et activités industrielles.

Boreal Birds Need Half a été produit par la Boreal Songbird Initiativeet et Canards illimités, partenaires de The Pew Charitable Trusts pour la Campagne internationale de conservation de la forêt boréale.

Steve Kallick, directeur de la conservation des terres internationales chez Pew, a indiqué que ce rapport présente le rôle joué par les oiseaux auprès des gens et dans les écosystèmes à travers l'hémisphère occidental. Pew appuie les recommandations du rapport.

« Les oiseaux n'ont pas de frontières. Les oiseaux boréaux sont une responsabilité internationale partagée » dit M. Kallick. « Non seulement ces oiseaux ont une valeur écologique qui va au-delà de leurs zones de reproduction, ils offrent aussi beaucoup de plaisir aux ornithophiles sérieux ou amateurs—qu'il s'agisse des membres des communautés des Premières nations au Canada, des gens qui profitent de Central Park à Manhattan, ou de ceux qui se promènent sur les rives du Lac Michigan à Chicago. Nous devons leur rendre ce qu'ils nous apportent en protégeant leur habitat. »

Le rapport porte sur les populations des oiseaux boréaux au Canada, où l'on retrouve la grande majorité de la forêt boréale du continent, et qui inclut des espèces importantes et essentielles aux écosystèmes où ils habitent, soit dans neuf provinces et territoires.

Selon M. Wells, le statut de la forêt boréale comme étant l'un des derniers écosystèmes forestiers intacts au monde, donne au gouvernement canadien une opportunité de conservation unique non disponible aux nations où les régions sauvages à grande échelle n'existent plus.

« Ce que la plupart du monde essaie de faire est de protéger ce qu'il reste », explique M. Wells. « Dans la région boréale du Canada et de l'Alaska, et quelques autres endroits à travers le monde comme l'Amazone, il y a encore de grandes forêts primaires intactes. Il ne s'agit pas de restaurer des habitats endommagés, mais de maintenir les zones intactes, avant de s'inquiéter à savoir comment sauver ce qu'il reste. »

La forêt boréale nord-américaine est un habitat indispensable pour plus de 300 espèces d'oiseaux, qui l'utilisent pour leur nidification et comme halte migratoire. La forêt boréale est aussi une zone de reproduction pour plus de la moitié des populations de près de 100 espèces.

Bien que plusieurs populations se portent bien, certaines des espèces d'oiseaux chanteurs boréaux les mieux connus, comme le moucherolle à côtés olive, le gros-bec errant, la paruline du Canada et le quiscalle rouilleux, ont perdu plus des deux tiers de leur population. Parmi les sauvagines, les populations de la macreuse ont diminué par plus de 80%, et celles du fuligule ont diminué de 50%.

« Les scientifiques savent maintenant que l'on doit protéger au moins 50% d'un écosystème pour augmenter les probabilités de maintenir une biodiversité complète », ajoute M. Wells. « Cela est aussi vrai pour les oiseaux. »

America’s Overdose Crisis
America’s Overdose Crisis

America’s Overdose Crisis

Sign up for our five-email course explaining the overdose crisis in America, the state of treatment access, and ways to improve care

Sign up
Quick View

America’s Overdose Crisis

Sign up for our five-email course explaining the overdose crisis in America, the state of treatment access, and ways to improve care

Sign up