Les réserves marines peuvent aider les océans et les hommes à faire face au changement climatique

Une étude montre que les communautés terrestres profitent également des bienfaits apportés par les réserves marines

Les réserves marines peuvent aider les océans et les hommes à faire face au changement climatique
Eduardo Sorensen for The Pew Charitable Trusts

Ces dernières années, d’éminents scientifiques spécialisés dans les milieux marins ont démontré que la protection de grandes surfaces océaniques sous la forme de réserves marines permet d’aider la vie marine à résister aux impacts du changement climatique. Ces conclusions ont d’ailleurs été observées dans de nombreuses études disparates. Dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs de 10 institutions, dont plusieurs bénéficiaires d’une bourse de recherche octroyée par Pew et des membres du comité consultatif scientifique du projet Héritage des océans de Pew et Bertarelli, ont conclu que les réserves marines hautement protégées pourraient augmenter la résilience aux changements climatiques. Plus précisément, les réserves aident les océans et les hommes à s’adapter aux cinq effets majeurs du changement climatique : l’acidification des océans, l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation de l’intensité des tempêtes, les changements dans la répartition naturelle des espèces, et la diminution de la production d’oxygène et de la teneur en oxygène.

Cette étude démontre que les réserves marines peuvent être des réserves pour le climat, en particulier quand ces aires protégées sont étendues, bien gérées, en place durant de nombreuses années et que les activités humaines y sont strictement réglementées.

Depuis plusieurs dizaines d’années, les experts présentent les réserves marines comme des lieux de refuge pour les espèces dont la population décline du fait de la surpêche, de la pollution et de l’aménagement des régions côtières, entre autres agressions. Et il est clairement démontré que les aires protégées peuvent aider à renforcer les écosystèmes et à rétablir la biodiversité.

Les résultats de cette étude menée sous la responsabilité du Dr Callum Roberts et du Dr Bethan O’Leary de l’université de York (Royaume-Uni) soulignent la nécessité urgente que les gouvernements mettent en oeuvre des politiques d’adaptation aux changements climatiques afin de protéger les océans et les sociétés qui en dépendent. Selon le Dr Roberts, ces observations « démontrent que pour renforcer la résilience des écosystèmes océaniques, préserver la vie sauvage qu’ils abritent, assurer la productivité de la pêche, protéger les côtes et garantir des eaux propres et saines, nous devons accélérer le processus de création d’aires marines protégées ». Les conclusions viennent également compléter la demande internationale de renforcement de la protection de l’océan. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a adopté, lors du Congrès mondial de la nature en 2016, une motion exigeant la protection d’au moins 30 % de l’océan d’ici 2030 pour prévenir une extinction massive de la vie marine. Les gouvernements prennent conscience de l’état alarmant de la situation, et la tendance à la protection de vastes surfaces océaniques progresse. Au cours des dernières années, des pays comme le Chili, le Mexique, les Palaos, le Royaume-Uni et les États-Unis ont choisi de protéger d’immenses étendues océaniques.

La lutte contre les impacts combinés de la surpêche, du réchauffement des eaux marines et de l’acidification croissante de l’océan nécessite d’agir vite. À ce jour, environ 3,5 % de l’océan bénéficie d’une protection et à peine à peine plus de 2 % de la surface océanique est hautement protégée contre toute forme d’exploitation, même si certains engagements ont été pris pour augmenter la couverture totale des zones protégées à 10 % d’ici 2020. L’UICN recommande la protection de 30 % des habitats marins d’ici 2030. Pour préserver les écosystèmes et les retombées économiques qu’ils procurent, il est nécessaire de prendre dès aujourd’hui des mesures concrètes de protection de l’océan.

Les réserves marines constituent une stratégie de protection de l’océan simple et peu onéreuse. L’étude montre clairement que cet outil de conservation peut générer de nombreux avantages autres que la préservation de l’océan, et ce aux échelles locale, régionale et internationale. La création de réserves marines peut aider à ralentir les multiples impacts du changement climatique et à atténuer certaines difficultés prévisibles, comme la réduction de la sécurité alimentaire et l’élévation du niveau de la mer. Les grandes réserves hautement protégées peuvent garantir la santé de l’océan sur le long terme pour les communautés dont les moyens de subsistance en dépendent.

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Our Blue Planet–Protecting the Ocean

Episode 6

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Three-quarters of our planet is covered with water—and it’s this water that sustains life. But our liquid planet, home to half of the world’s known creatures and plants, is facing multiple threats, such as overfishing and commercial development. That’s why leading scientists say that 30 percent of our oceans should be protected. Host Dan LeDuc explores why this 30 percent data point is important with two people committed to safeguarding the oceans: native Hawaiian Sol Kaho’ohalahala, whose culture and livelihood depend on sustainable seas; and Matt Rand, who directs the Pew Bertarelli Ocean Legacy Project and has been working with people like Kaho’ohalahala since 2006 to keep our oceans healthy.